Opinion  Réseaux sociaux

Le web, nouveau perron de l’église

Avant de les rejeter en bloc, considérons les bienfaits que nous offrent les réseaux sociaux

Le propos que je m’apprêtais à tenir avait pour simple but de dire que le web, critiqué par plusieurs, était un transit dans le monde moderne. Il nous permet d’être au courant de ce qui se passe sur la planète et de communiquer avec nos amis.

Or, les évènements de Nice m’ont amenée à élargir ma réflexion.

Le cercle de nos connaissances s’agrandit de jour en jour. Nombreux sont ceux qui disent : « Hein, Facebook, pas le temps pour ça, moi ! » ou « Twitter, ça donne quoi, ça ? Et puis, c’est dangereux. ». Mais demandez aux personnes qui vivent des drames comme ceux de Nice si elles sont contentes d’avoir eu leur téléphone pour parler, rassurer, s’informer, savoir. Cela va jusque-là, le web.

On est dans un nouveau siècle. Les communications se font différemment. Pensons au téléphone, à l’automobile, aux grandes surfaces, aux polyvalentes qui ont créé leur émoi avant de devenir des normalités.

Bref, à l’époque, la proximité des personnes permettait une socialisation naturelle. Plusieurs enfants dans la maison occupaient toutes les mères au foyer. Les ouvriers passaient par la taverne, jasaient, buvaient. Les cultivateurs vendaient leurs produits. Le dimanche, les gens allaient à la messe. Le perron de l’église devenait la rencontre officieuse, voire le party, où l’on apprenait les naissances, les mariages, où l’on s’informait des malades, se racontait les bons coups et les moins bons. Les femmes reluquaient la mode. Les hommes pouvaient faire leur coq. On accueillait les nouvelles familles. Les jeunes femmes faisaient de l’œil, sous leur chapeau, aux jeunes hommes, qui cherchaient leur épouse. Les enfants de l’école se faisaient des plans pour jouer dehors.

Nous voici en 2016 et notre style de vie a changé. Voilà que les réseaux sociaux invitent la population à faire du social !

LA ROUTE DE L’AVENIR

Les femmes et les hommes travaillent, les retraités, les personnes seules et les familles ne se voient plus comme avant. C’est fini, les rencontres régulières du dimanche. On court au supermarché. Les enfants jouent moins dans les rues vides, car ils sont à la garderie.

Pourtant, l’humain a gardé sa sensibilité, son besoin de communiquer avec l’autre. Il veut savoir ce qui se passe à l’étranger.

Les pages Facebook débordent d’amis qui affichent les photos de leurs enfants. Ils parlent de leurs sorties, ils donnent des opinions sur des spectacles, ils critiquent. Un clic et on fait la rencontre du p’tit dernier de la cousine, on échange avec un ex-collègue, on visite un pays par le biais d’amis à l’extérieur, on garde contact avec des personnes éloignées, on apprend parfois que certains vivent des chagrins. On est libre d’accepter ou de refuser de nouveaux amis. Vigilance oblige ! On peut même aider en partageant des demandes, des alertes.

On se transmet par courriel des informations. On peut être content d’un message, rassuré. On peut éviter des déplacements. On économise du papier. Un tweet nous allume. Les journaux sont à un doigt de nos yeux. C’est une plate-forme pour nous garder ouverts et disponibles au monde.

Le Web, c’est le marché du Nouveau Monde, avec ses étalages de produits à choisir.

Rien ne remplacera les rencontres, mais on peut prendre ce qui nous est offert. Prudence, bien entendu, et respect ! On a le clavier devant nous et nous sommes maîtres et responsables de nos clics.

Bienvenue dans le monde moderne. On a la liberté d’y participer selon nos besoins. S’il vous plaît, avant de tout critiquer, de rejeter, considérez la chose. On voyage sur la route de l’avenir.

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